Algérie, Niger, Mali, Tchad, Burkina Faso, Comores (Mayotte), pourquoi la France subit alors qu’elle est une superpuissance ?
- sergemenye
- 30 mars
- 2 min de lecture

Plus un jour ne passe sans que l’actualité relate une déconvenue, une désillusion, une rupture, un revers, un camouflet. Défiée de toutes parts, la diplomatie française s’apparente à une institution impuissante, désarmée, réduite au statut de simple commentateur.
Mais en faisant ce constat, il convient aussi de regarder les causes profondes de cette situation qui ne doit rien au hasard. Nous vivons l’aboutissement des politiques de navigation à vue héritées du siècle dernier et menées par des carriéristes hors sol, exacerbant la frustration des populations lassées par les 60 années de la Francafrique qui, mis à part les dictateurs et leurs clans, ne leur a rien apporté. Par ailleurs, c’est en surfant dans ces conditions d’échecs successifs que la Russie (et d’autres "nouveaux partenaires") a habilement pu, et surtout à peu de frais s’imposer sur le continent.
L‘arrivée en masse et quasi simultanément de nouvelles puissances impérialistes rodées au discours anticolonial uniquement s’il est anti occidental, s’est accompagnée d’un message qui rassure et galvanise des foules et les pouvoirs qui se sentent désormais invincibles. Du moins, vis à vis de la France. Le contexte est donc favorable à un bouleversement géopolitique où les rapports de force sont chamboulés. Si l’on regarde dans les détails, c’est encore plus précis. Les enjeux majeurs d’aujourd’hui et demain sont énergétiques, sécuritaires, industriels, informationnels, climatiques, démographiques, migratoires, précisément des sujets sur lesquels les pays du "Sud global" sont devenus incontournables.
Ainsi, la France, bien qu’elle écrase sur tous les domaines les pays où son influence s’est évaporée, se retrouve contrainte, parfois même dans la douleur et l’humiliation, de composer avec des changements qu’elle n’a pas vu venir faute d’anticipation, quand elle ne les a pas négligé par orgueil et arrogance. Dans le nouveau monde, la notion de puissance c’est l’influence, et l’influence ne s’évalue plus en fonction des médailles des généraux, mais des dynamiques à l’œuvre sur le terrain, "on the ground".
Concrètement, est-il étonnant que le Tchad par exemple décide de rompre avec la présence militaire française dont il ne voit pas la plus-value quand sans aucun renfort ses militaires sont abattus ? Autre exemple avec un ami de la Russie, l’Algérie. L’approvisionnement énergétique et le risque d’effet domino à l’image du Sahel neutralise les autorités françaises, au moment où l’énergie, depuis l’agression russe en Ukraine, est devenue une question de vie ou de mort. L’Allemagne peut témoigner.





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