Faut-il reconstruire l'Afrique pour la développer ?
- sergemenye
- 15 sept.
- 2 min de lecture

Des chercheurs de l'Université de Chicago ont mis au point une approche inédite du développement urbain, jusqu'au moindre pâté de maisons, en Afrique subsaharienne. A travers 50 pays et ses 415 millions de bâtiments, l'étude identifie les zones où les pays en développement rapide manquent d'infrastructures et d'accès aux services publics, en utilisant des données haute résolution pour mesurer l'accès par la rue à chaque bâtiment du sous-continent. Elle montre comment la connectivité aux infrastructures influence les indicateurs traditionnels de développement, tels que les services d'eau et d'assainissement de base, ou les opportunités éducatives et économiques...
Comme le révèle l'observation des villes développées, chaque bâtiment dispose d'un accès par la rue, que la ville soit quadrillée ou non. Cela permet aux habitants d'accéder à l'eau, à l'assainissement et à l'élimination des déchets, ainsi qu'à une adresse pour s'inscrire à l'école ou pour joindre les pompiers en cas d'urgence. Cependant, on constate que les villes en croissance rapide peuvent avoir du mal à construire les infrastructures nécessaires, en particulier dans les quartiers informels ou les bidonvilles. Ces déconnexions entraînent alors de nombreux problèmes pour les habitants, freinant leur développement et celui de leurs villes.
Selon les chercheurs, l'ampleur du problème rend presque impossible de savoir par où commencer. Toutefois, en utilisant des données pour chaque bâtiment et chaque rue, les chercheurs et data du Laboratoire de sciences urbaines de l'UChicago démontrent qu'une localisation est possible jusqu'au niveau de l'îlot. Cette recherche aussi impressionnante que révolutionnaire fournit le premier ensemble complet de données sur les indicateurs de population et de développement pour tous les îlots de rue d'Afrique subsaharienne, ainsi que des outils open source permettant d'étendre ces données à l'échelle mondiale, de manière standardisée et comparable.
C'est d'autant plus intéressant encore car les chercheurs ont également examiné le lien entre la complexité des îlots et le développement humain. Ils ont comparé la variation de 67 facteurs sociaux et économiques différents – dont l'éducation et l'alphabétisation, la santé maternelle et infantile, la qualité du logement et la surpopulation – à la complexité des îlots. Ils ont constaté que plus un quartier était déconnecté, plus ses habitants étaient défavorisés sur tous les plans. Pour les pays qui manquent de données spatiales fiables et actualisées à l'échelle des quartiers – essentielles pour tous les aspects, de la prestation de services à la démographie de base, cette recherche comble une lacune cruciale.
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