La guerre tarifaire Chine-USA : miroir cruel des défaillances et de la marginalisation de l'Afrique.
- sergemenye
- 19 avr.
- 2 min de lecture

Sous la bannière d'"America First", les États-Unis cherchent à travers l’impulsion d’une politique protectionniste agressive à imposer un modèle d’échanges qui leur soit exclusivement favorable. Cette stratégie a déclenché une guerre tarifaire entre Washington et Pékin qui reflète une lutte pour la suprématie économique mondiale. Mais alors qu'on s'accorde pour reconnaître que les implications vont bien au-delà de la rivalité des deux poids lourds, l'absence de l’Afrique dans cette guerre commerciale aux enjeux mondiaux est frappante. Malgré ses ressources naturelles abondantes – cobalt, lithium, terres rares, indispensables aux technologies modernes – sa position stratégique au carrefour des grandes routes maritimes, et abritant près de 20 % de la population mondiale majoritairement jeune, le continent reste en marge de ce bras de fer.
Pour comprendre cette marginalisation, il faut examiner les caractéristiques des deux protagonistes de cette guerre commerciale. Les États-Unis produisent des services et de l’énergie, tandis que la Chine s’est spécialisée dans la transformation industrielle à grande échelle. Ces deux modèles reposent sur des économies robustes, des infrastructures performantes et une capacité à exporter massivement. À l’inverse, l’Afrique souffre d’un déficit structurel : absence de gouvernance, manque d'infrastructures, et incapacité à transformer ses matières premières. Le continent avec à peine 2 % des échanges mondiaux, reste un simple fournisseur de ressources brutes, sans valeur ajoutée, et avec un marché limité par le faible pouvoir d’achat de sa population pour s'imposer comme une destination attractive.
Un autre exemple qui explique cette marginalisation est l’épisode récent impliquant la République démocratique du Congo. Ce pays, qui détient les plus grandes réserves mondiales de cobalt – un métal clé pour les batteries des véhicules électriques – a proposé aux États-Unis un partenariat pour l’exploitation de ses mines en échange d’un soutien dans la lutte contre le groupe armé M23. Une occasion en or par ces temps. Or, la réponse de l'envoyé spécial de Trump n'apporte à cette heure, rien de précis dans ce sens. Cela illustre à quel point les ressources africaines, bien qu’essentielles à l’économie mondiale, ne suffisent pas à conférer au continent une véritable influence sur la scène internationale.
Cette absence de l’Afrique dans les grandes dynamiques économiques mondiales n’est pas sans conséquences. Elle prive le continent d’une voix dans les négociations internationales et le condamne à subir les décisions prises par d’autres. Pour sortir de cette marginalisation, l’Afrique doit impérativement repenser son modèle économique. Cela passe par une meilleure gouvernance et une industrialisation massive, pour une intégration accrue dans les chaînes de valeur mondiales. Le continent doit également renforcer ses institutions et développer des partenariats stratégiques, cela lui permettra de peser sur les grands enjeux mondiaux.





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