Le Japon au sommet, les pays africains tout en bas : deux trajectoires historiques opposées.
- sergemenye
- 19 janv.
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Trois ans après les bombardements atomiques sur le Japon, le pays amorce une croissance économique spectaculaire.
Hiroshima et Nagasaki ont été détruites par les américains en 1945 et les japonais sont vaincus. Le Japon rêve alors de se reconstruire, et rapidement. S’en suivent dans l’immédiat, le plan Dodge dès 1948, qui accompagne une résurrection dynamique de l’économie, puis en 1960, le plan Ikeda qui sera le véritable détonateur de l’économie japonaise.
Le plan Ikeda, du nom du premier ministre du Japon, inspiré en 1959 par l'économiste japonais Osamu Shimomura (qui inspira la Chine aussi), avait pour but de doubler le revenu national et prévoyait un taux de croissance économique annuel moyen de 7,2 %. Mais la croissance a été bien supérieure, à plus de 10 %, frôlant les 14% pendant les 7 premières années.
C’est le boom Izanagi, le nom donné à cette période de forte croissance économique japonaise sans interruption qui a eu lieu jusqu’à 1970. Mais l’expansion économique du Japon ne s’arrête pas là, son économie est dopée à l’innovation et aux exportations, elle est en surchauffe, au point qu’elle menace d’exploser, suscitant au passage admiration, jalousie et même tensions diplomatiques.
Peu avant 1990, les occidentaux redoutent d’être dépassés par le Japon, ils dénoncent même une concurrence déloyale, mais peu importe et c’est trop tard, le Japon qui ne souhaite qu’une chose, avancer, se situe déjà en deuxième économie derrière les États-Unis. C’est le début de la nipponphobie (le racisme anti japonais). L’Amérique de Reagan sans se ranger derrière cette haine, demande au Japon de modérer ses exportations. Le Japon lève légèrement le pied mais dans sa fièvre offensive, ouvre de nouveaux fronts de conquêtes économiques en Asie, Afrique et Moyen Orient.
L’économie japonaise est restée prospère, progressivement devenue une place financière dans ses ambitions de diversification tous azimuts, avec une croissance annuelle plus douce de 5 % au cours des deux décennies qui ont suivi. Ce n’est que la Chine, qui a imité son modèle de développement, qui l’a fait passer de la deuxième à la troisième place, au podium des plus grandes économies mondiales.
Que penser de tout ça ?
1 - Le Japon, sans matières premières, entouré d’ennemis, isolé, enclavé sur une île, ne s’est pas contenté de pleurer sur son sort et d’accuser ceux qui ont utilisé des bombes atomiques pour l’anéantir - ce que aucune autre nation au monde n’a connu.
2 - Le pays était résiliant, discipliné, bien gouverné, réussissant à réaliser l'impossible.
3 - L’économie est le moteur de la prospérité, du développement. Il apporte le bien être aux populations qui deviennent créatives, entreprenantes et respectées dans le monde.
4 - On copie chez ceux qui ont réussi, agri-éduc-gouv-indus-innov.
5 - La période de sortie du Japon de la guerre correspond à celle de la sortie de l’Afrique de la colonisation. L’un est au sommet du monde et l’autre est dernier au monde.
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