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Les sommets avec l'Afrique, la distraction préférée des présidents africains.


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Dans ce monde avide de ressources stratégiques et bousculé par des enjeux géopolitiques, les rendez-vous internationaux mettant en scène les relations avec l'Afrique se multiplient à une cadence vertigineuse. Qu'ils soient situés en Europe, en Asie ou en Amérique, des États se lancent frénétiquement dans une compétition reposant sur un modèle de coopération qui consiste à convoquer à la table d'une seule personne, les présidents de 54 pays africains. Au menu, comme à l'accoutumé, des sujets économiques et sécuritaires, avec en ligne de mire les matières premières. Des rencontres bilatérales accueillies avec une ferveur particulière par les chefs d'Etat africains, devenus de redoutables marathoniens de conférences.



Aujourd'hui, les sommets Turquie-Afrique, Chine-Afrique, Russie-Afrique, Japon-Afrique, Corée du Sud-Afrique, Italie-Afrique, Etats-Unis - Afrique, Inde - Afrique, Arabie saoudite - Afrique et bien d'autres, sont devenus monnaie courante. Tout le monde veut désormais avoir son sommet avec l'Afrique. Mais alors que chacun cherche à tirer son épingle du jeu, les représentants officiels du continent se satisfont de clichés misérabilistes lors des photos de famille et de quelques promesses dérisoires dont à peine 10 % seront concrétisées. A titre d'exemple, le vieux sommet France - Afrique, à l'origine de cette mode de sommets, n'a pas permis de voir émerger un seul pays africain viable depuis son lancement en 1973.



La Chine se distingue, représentant plus de la moitié des investissements en infrastructures et des prêts accordés au continent au cours des deux dernières décennies. Les africains lui doivent aussi l'accès aux biens jadis hors de prix,  la percée spectaculaire des téléphones mobiles et des réseaux de qualité. En revanche, la Russie n'apporte que des armes et des mercenaires, souvent en échange de l'or et du diamant. L'Arabie saoudite, les Emirats, la Turquie, s'achètent tout et occupent des secteurs sans apport significatif pour l'économie et les populations. Dubai en peu de temps est devenu le coffre-fort des détournements et de la corruption réalisés en Afrique, et le comptoir de l'or pillé à ciel ouvert, qui exacerbe les activités criminelles et le travail des enfants dans les mines. Sacrées retombées ! Et ce n'est pas tout ! En 2022, les autorités dubaïotes ont suspendu avec effet immédiat, la délivrance de visas à 20 pays africains, sans la moindre explication aux pays avec qui elles sont censées coopérer.



La naïveté des dirigeants africains et leur appétit insatiable pour les carnavals diplomatiques, ont épargné la Corée du Sud, Singapour, la Chine, et le Japon, qui occupent les premiers rangs mondiaux, sans avoir eu besoin de faire des forums à la chaîne. Les festivals de convoitise réservés aux chefs d'État africains, est cohérent avec des stratégies de prédation et d'influence, au détriment de ceux qui se battent pour une poignée de main. Paradoxalement, avec ses richesses, l'Afrique devrait être à la tête de cette dynamique, et non en position de suiveur. Avec un leadership éclairé et une gouvernance efficace, le continent pourrait exploiter son potentiel humain et naturel pour se hisser au sommet du monde. C'est un avenir qui mérite d'être envisagé, loin des humiliations des sommets actuels.

 
 
 

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